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Le gouvernement allemand de coalition promet de « renforcer l’amitié » aussi bien entre l’Allemagne et la France qu’avec la Pologne, où se rend le chancelier dans la foulée.
Au lendemain d’une élection difficile, le chancelier allemand, Friedrich Merz, était à Paris, mercredi 7 mai, avant de se rendre à Varsovie, deux capitales où il espère relancer des relations en souffrance. Au cours d’une conférence de presse commune, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’un « conseil de défense et de sécurité » commun, affirmant que Paris et Berlin entendaient « répondre ensemble aux défis que l’Europe affronte » et « agir main dans la main ». Ce conseil « se réunira régulièrement pour apporter des réponses opérationnelles à nos défis stratégiques communs », a précisé le président français.
M. Macron a par ailleurs défendu « une amitié, bien plus qu’une coopération » et a dit vouloir « réinstaller partout » le « réflexe franco-allemand ». « Nous souhaitons que l’action se construise systématiquement ensemble », a-t-il poursuivi, érigeant « la sécurité, la souveraineté et la compétitivité » en « sujets prioritaires » des deux pays.
A son tour, le chancelier allemand a loué la « coopération » entre Paris et Berlin, disant vouloir l’« approfondir et [lui] donner un nouvel élan » et défendant un « renouveau franco-allemand pour l’Europe ». Abordant toutefois un sujet de désaccord entre les deux pays européens, M. Merz a appelé à ce que l’accord de libre-échange avec des pays du Mercosur, auquel Paris est défavorable, soit ratifié « rapidement et mis en œuvre ». Le nouveau chef du gouvernement allemand a dit en revanche avoir conscience des réserves de Paris sur le sujet.
L’élection aux forceps de M. Merz au poste suprême par les députés allemands mardi, après deux tours de scrutin et alors qu’il devait s’agir d’une formalité, a révélé la fragilité politique du dirigeant conservateur et de sa coalition avec les sociaux-démocrates, sur qui toute l’Europe comptait pour remettre l’Allemagne au centre du jeu après des années de surplace sous l’ère Olaf Scholz et six mois de crise politique intérieure. « La situation en Allemagne est un choc politique », affirmait l’eurodéputée française Valérie Hayer sur X, et « une catastrophe absolue », déclarait une ministre française sous couvert d’anonymat à l’Agence France-Presse (AFP).
« Chancelier très européen »
Comme il est d’usage en Allemagne, tout nouveau chancelier effectue sa première visite officielle à l’étranger en France, puis en Pologne. Mardi soir, M. Merz, qui ira aussi vendredi à Bruxelles, s’est qualifié sur la chaîne NTV de « chancelier très européen ». Le nouveau gouvernement de coalition promet de « renforcer l’amitié » aussi bien entre l’Allemagne et la France qu’avec la Pologne, notamment dans le cadre du triangle de Weimar, ce forum de coopération trilatérale entre la France, l’Allemagne et la Pologne créé en 1991.
Mais il souligne la nature compliquée des relations entre l’Allemagne et la Pologne qui, par ailleurs, n’est pas dans la zone euro, contrairement à Paris et Berlin. Le parti nationaliste Droit et justice (PiS), actuellement dans l’opposition, continue de réclamer des réparations à l’Allemagne pour les dégâts et pertes de la seconde guerre mondiale. A moins de deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle polonaise, le 18 mai, ce sujet est particulièrement sensible : pour le premier ministre polonais, Donald Tusk, européen convaincu, il est délicat d’afficher une trop grande proximité avec le chancelier allemand. M. Tusk s’est d’ailleurs contenté sur X d’un bref message de félicitations et d’un « see you tomorrow in Warsaw » (« à demain à Varsovie »).
« Parler » avec Paris et Londres de « dissuasion » nucléaire
Sur les questions de défense et sur l’Ukraine, l’hostilité affichée par Donald Trump et son administration à l’égard de l’Europe et les doutes sur le soutien militaire américain ont fait bouger les lignes en Allemagne. M. Merz est favorable à l’idée de placer son pays – dépendant jusqu’ici de la protection nucléaire américaine – sous le parapluie français et britannique. Ce qui constituerait un bouleversement dans la tradition atlantiste germanique. Le chancelier allemand a dit mercredi vouloir en « parler avec la France et le Royaume-Uni », affirmant que cette discussion était « vue de façon explicite comme complément à ce que nous avons déjà avec nos partenaires américains au sein de l’OTAN ». « Nous allons donner ce mandat à nos ministres respectifs d’entamer cette discussion. » Il est aussi – prudemment – ouvert à l’idée de fournir des missiles de longue portée Taurus à Kiev.
D’autres divergences traditionnelles entre ces trois pays ne devraient toutefois pas disparaître du jour au lendemain. Berlin a certes assoupli en mars sa règle du « frein à l’endettement », qui limite la capacité d’emprunt du pays pour les dépenses militaires et pour les régions, mais elle n’est pas prête à donner son accord à des euro-obligations, promues par la France.
« Sur le plan de la politique énergétique, les différences restent également très fortes entre les trois pays, relève également M. Koopmann, même si la Pologne commence à se tourner vers les renouvelables et [que] la France a fait quelques concessions sur le nucléaire. »
Le Monde avec AFP
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