De son côté, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres, s’est dit « alarmé » par la nouvelle campagne militaire annoncée lundi.

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Des troupes israéliennes se déploient près de la frontière israélienne avec la bande de Gaza, le 5 mai 2025. - MENAHEM KAHANA / AFP Des troupes israéliennes se déploient près de la frontière israélienne avec la bande de Gaza, le 5 mai 2025. MENAHEM KAHANA / AFP

Posez votre question à la rédaction :

Le point sur la situation lundi 5 mai à 22 heures

  • Le cabinet de sécurité israélien a approuvé une extension des opérations militaires visant à la « conquête » de la bande Gaza, a déclaré lundi une source officielle, après la mobilisation de dizaines de milliers de réservistes pour cette offensive. Ce plan continuera de promouvoir le « départ volontaire des Gazaouis » du territoire palestinien proposé par Donald Trump, qui avait provoqué un tollé international.
  • « L’opération inclut une attaque de grande envergure [et] le déplacement de la plupart de la population de la bande de Gaza » hors des zones de combat, a déclaré le général de brigade Ephraïm Defrin, porte-parole de l’armée israélienne.
  • Selon un haut responsable sécuritaire, le temps des préparatifs militaires autorise une fenêtre pour la négociation d’un accord de libération des otages, d’ici « à la fin de la visite du président américain », Donald Trump, au Moyen-Orient, prévue du 13 au 16 mai.
  • L’UE s’est dite « préoccupée » par le nouveau plan israélien, appelant Israël à la « retenue », et le chef de la diplomatie allemande a rejeté toute « occupation permanente », rappelant que « Gaza appartient aux Palestiniens ».
  • Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres, « est alarmé par ces informations de plans israéliens pour étendre les opérations terrestres et prolonger la présence militaire [d’Israël] à Gaza », a fait savoir un de ses porte-parole.
  • Israël, qui impose depuis plus de deux mois un blocus total à l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, a annoncé aux Nations unies son projet de distribuer de l’aide aux Gazaouis, de manière centralisée, dans des centres contrôlés par l’armée. L’ONU a rejeté ce plan dénonçant une « stratégie militaire » qui « viole les principes humanitaires fondamentaux », et estimant que certaines zones « resteront privées d’approvisionnement ». Le Hamas a accusé Israël d’utiliser l’aide humanitaire comme un moyen de « chantage politique ».
  • L’armée israélienne a confirmé lundi soir avoir mené des frappes contre les houthistes au Yémen, sur le port d’Hodeïda et sur une cimenterie, à l’est de la ville, « en réponse aux attaques répétées du régime terroriste houthiste contre l’Etat d’Israël ». Les houthistes avaien annoncé plus tôt des « raids aériens américano-israéliens » dans le gouvernorat de Hodeïda, sur la mer Rouge, faisant état de « six frappes contre le port de Hodeïda ».

Dans une lettre ouverte, une trentaine de membres du Board of Deputies of British Jews, l’organe le plus représentatif des juifs au Royaume-Uni, ont condamné l’« extrémisme » du gouvernement de Benyamin Nétanyahou, qui a « choisi » de rompre le cessez-le-feu à Gaza et « encourage ouvertement » la violence en Cisjordanie.

La communauté juive britannique se déchire publiquement au sujet de la politique du gouvernement israélien

Par Cécile Ducourtieux

Une lettre, publiée dans le Financial Times le 16 avril, a provoqué une déflagration dans la communauté juive britannique, mettant au jour ses profondes divisions à propos de la situation à Gaza. « En tant que juifs britanniques, nous ne pouvons rester silencieux plus longtemps au sujet de la guerre à Gaza », y affirment 36 des 300 membres du Board of Deputies of British Jews (BoD), l’organe le plus représentatif des juifs au Royaume-Uni, rompant avec la ligne adoptée depuis le 7 octobre 2023 par cette vénérable institution, fondée à Londres en 1760, de ne pas critiquer publiquement le gouvernement Nétanyahou. Rappelant leur « profond amour pour Israël », les signataires – dont Harriett Goldenberg, la présidente adjointe du BoD, chargée des affaires internationales de l’organisation – condamnent l’« extrémisme » du gouvernement israélien, qui a « choisi » de rompre le cessez-le-feu à Gaza, le 18 mars, et « encourage ouvertement » la violence en Cisjordanie.

Donald Trump annonce que les Etats-Unis vont « aider les habitants de Gaza à se procurer de la nourriture »

« Les gens meurent de faim et nous allons les aider à se procurer de la nourriture », a déclaré Donald Trump, lundi, interrogé sur le plan de « conquête » de la bande de Gaza annoncé par Israël. « Le Hamas rend les choses impossibles parce qu’il récupère tout ce qui entre. Nous allons aider les habitants de Gaza parce qu’ils ont été très mal traités par le Hamas », a ajouté le président américain devant des journalistes dans le bureau Ovale.

Le gouvernement israélien avait fait part, plus tôt dans la journée, de son projet de distribuer de l’aide humanitaire à Gaza dans des centres contrôlés par l’armée.

Les frappes sur Hodeïda, au Yémen, sont une « réponse aux attaques répétées » des houthistes, assure l’armée israélienne

Dans un message publié sur les réseaux sociaux, lundi soir, l’armée israélienne confirme avoir frappé des cibles « du régime terroriste houthiste dans et autour du port maritime de Hodeïda, au Yémen », à environ 2 000 kilomètres d’Israël.

L’armée ajoute que ces attaques ont été menées « en réponse aux attaques répétées du régime terroriste houthiste contre l’Etat d’Israël, au cours desquelles des missiles sol-sol et des drones ont été lancés vers le territoire du pays et ses citoyens ».

Selon l’armée israélienne, « le port maritime de Hodeïda est utilisé pour transférer des armes iraniennes, des équipements destinés aux besoins militaires et d’autres besoins terroristes ». Une cimenterie, « qui constitue une ressource économique importante pour le régime terroriste houthiste et est utilisée pour construire des tunnels et des infrastructures militaires », a été également visée à Bajil, à l’est de Hodeïda, ajoute l’armée.

Israël a bien mené des frappes aériennes au Yémen, rapporte l’AFP

Israël a mené, lundi, des frappes aériennes au Yémen, a confirmé un responsable israélien à l’Agence France-Presse (AFP) après que les rebelles houthistes ont annoncé plus tôt dans la soirée que des « raids aériens américano-israéliens » avaient visé le gouvernorat de Hodeïda, sur la mer Rouge.

« Oui », a déclaré sans plus de précision ce responsable sous le couvert de l’anonymat en réponse à une question de l’AFP demandant confirmation de la participation de l’armée israélienne à ces frappes.

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L’aide humanitaire doit être « acheminée immédiatement » et « ne doit pas être politisée », demande la Croix-Rouge

« Le Comité international de la Croix-Rouge [CICR] reste attaché à répondre aux besoins humanitaires à Gaza, mais il doit être autorisé à le faire dans le respect des principes humanitaires fondamentaux d’impartialité, d’humanité et d’indépendance », a déclaré à l’Agence France-Presse Christian Cardon, un porte-parole de l’organisation à Genève.

« L’aide humanitaire ne doit pas être politisée. L’ampleur des besoins des civils à Gaza est actuellement écrasante et l’aide doit être acheminée immédiatement », a-t-il ajouté, rappelant qu’« en vertu du droit humanitaire international Israël a l’obligation d’utiliser tous les moyens disponibles pour s’assurer que les besoins fondamentaux de la population civile sous son contrôle soient satisfaits ».

« Nous sommes conscients des problèmes de sécurité, mais compte tenu de l’immense besoin d’aide humanitaire, nous insistons de toute urgence pour que les autorités accélèrent le processus d’acheminement de l’aide vitale à la population de Gaza et facilitent la mise en place d’un environnement sûr pour sa distribution », a-t-il également relevé.

Israël accuse le Hamas de détourner l’aide humanitaire et justifie son blocus de la bande de Gaza – depuis le 2 mars – par la nécessité de faire pression sur le mouvement pour qu’il libère les otages. De son côté, le Hamas a accusé, lundi, Israël de « chantage » à l’aide humanitaire.

« La politisation et le détournement de l’aide constituent un défi global, et nous comprenons les inquiétudes », a relevé le porte-parole du CICR. L’organisation « gère et distribue les fournitures humanitaires directement ou conjointement avec ses partenaires », a expliqué M. Cardon. « Nous voyons donc où vont ces articles. Nos livraisons à Gaza sont effectuées en toute transparence avec toutes les autorités compétentes », a-t-il insisté.

Les rebelles houthistes font état de frappes « américano-israéliennes » à Hodeïda

Les rebelles houthistes ont annoncé, lundi, des « raids aériens américano-israéliens » dans le gouvernorat de Hodeïda, sur la mer Rouge, au lendemain d’un tir de missile sur le principal aéroport d’Israël qu’ils avaient revendiqué.

Sur leur chaîne Al-Massirah, les houthistes ont dénoncé « une agression américano-israélienne », faisant état de « six frappes contre le port de Hodeïda » ainsi que d’autres attaques sur le district de Bajil, dans le gouvernorat de Hodeïda, contrôlé par les rebelles.

Dimanche, un missile lancé par les houthistes était tombé dans l’enceinte de l’aéroport international Ben-Gourion de Tel-Aviv, provoquant une brève interruption du trafic aérien et blessant six personnes.

L’offensive sur Gaza inclura un déplacement interne de « la plupart » de ses habitants, annonce l’armée israélienne

La nouvelle campagne militaire dans la bande de Gaza annoncée lundi nécessitera le déplacement interne de « la plupart » des Palestiniens de ce territoire, a déclaré le général de brigade Ephraïm Defrin, porte-parole de l’armée israélienne.

« L’opération inclut une attaque de grande envergure [et] le déplacement de la plupart de la population de la bande de Gaza » hors des zones de combat, a déclaré l’officier. La bande de Gaza, dont la quasi-totalité des habitants ont déjà été déplacés à plusieurs reprises depuis le début de la guerre il y a bientôt dix-neuf mois, est soumise à un blocus hermétique par Israël depuis le 2 mars.

Le secrétaire général de l’ONU « alarmé » par le plan israélien de « conquête » de Gaza

Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies est « alarmé » par le plan adopté par le cabinet de sécurité israélien d’une extension des opérations militaires visant à la « conquête » de la bande de Gaza, a déclaré un de ses porte-parole, lundi.

Antonio Guterres « est alarmé par ces informations de plans israéliens pour étendre les opérations terrestres et prolonger la présence militaire [d’Israël] à Gaza. Cela va inévitablement conduire à un nombre incalculable de civils tués supplémentaires et à plus de destruction de Gaza », a déclaré Farhan Haq, soulignant que la bande de Gaza est « une partie intégrante d’un futur Etat palestinien ».

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Dans une vidéo, Benyamin Nétanyahou évoque une « opération musclée à Gaza » et une commission d’enquête sur le 7-Octobre après la fin de la guerre

Dans une vidéo publiée lundi sur X, censée « tenir [les internautes] au courant sans le filtre des médias », le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, déclare que son cabinet de sécurité a « décidé d’une opération musclée à Gaza », ajoutant que « c’était la recommandation du chef d’état-major, de détruire le Hamas. Et au passage, il pense que cela nous aidera à sauver les otages, et je suis d’accord avec lui ».

M. Nétanyahou ajoute, dans cette vidéo de plus de quatre minutes, que la population de Gaza « sera déplacée pour la protéger » et que tout territoire saisi par les forces israéliennes ne sera pas cédé par la suite, selon Haaretz.

Le premier ministre déclare également qu’Israël devra mettre en place une « commission d’enquête spéciale de l’Etat » sur les failles sécuritaires ayant permis les massacres du Hamas le 7 octobre 2023, mais seulement lorsque la guerre à Gaza sera terminée. Pour le premier ministre, la Knesset est « la seule instance capable de décider de la formation de la commission de manière impartiale ».

En Israël, la censure militaire de la presse a atteint un niveau inédit en 2024, selon un site israélien

Au cours de l’année 2024, la censure militaire israélienne a complètement interdit la publication de 1 635 articles et en a partiellement censuré 6 265 autres, rapporte le site d’information israélien +972 Magazine.

En moyenne, la censure est intervenue dans 21 reportages par jour en 2024, détaille le média, soit plus du double du pic précédent, d’environ 10 interventions quotidiennes enregistrées pendant la dernière guerre à Gaza, en 2014, et plus de trois fois la moyenne, hors temps de guerre, de 6,2 interventions par jour.

Ces chiffres – qui ont été fournis par la censure militaire en réponse à une demande conjointe de +972 Magazine et du Mouvement pour la liberté de l’information en Israël – sont les plus élevés depuis que le site d’information a commencé à collecter ces données en 2011, fait-il savoir.

Une « fenêtre » de négociation sur le sort des otages ouverte jusqu’à la mi-mai, avant la nouvelle offensive israélienne, selon l’AFP

Israël laisse ouverte, jusqu’à la mi-mai, une « fenêtre » de négociations en vue de la libération des otages détenus dans la bande de Gaza, pendant que ses troupes se préparent à une nouvelle campagne militaire d’envergure pour vaincre le Hamas, rapporte l’Agence France-Presse, qui cite un haut responsable sécuritaire israélien.

« La préparation des forces avant le début de la manœuvre offrira une fenêtre jusqu’à la fin de la visite du président américain dans la région pour permettre un accord [de libération des] otages » sur la base d’un plan proposé par Washington, a ajouté ce responsable. Le président américain, Donald Trump, est attendu au Moyen-Orient pour une visite prévue du 13 au 16 mai.

L’essentiel du lundi 5 mai en milieu d’après-midi

  • Le cabinet de sécurité israélien a approuvé une extension des opérations militaires visant à la « conquête » de la bande Gaza, a déclaré lundi une source officielle, après la mobilisation de dizaines de milliers de réservistes pour cette offensive. Ce plan continuera de promouvoir le « départ volontaire des Gazaouis » du territoire palestinien proposé par Donald Trump, qui avait provoqué un tollé international.
  • « Nous prenons le contrôle de la bande de Gaza pour y rester », a déclaré le ministre des finances israélien, Bezalel Smotrich (Mafdal, extrême droite), annonçant à la conférence Besheva, à Jérusalem, qu’Israël ne se retirerait pas de l’enclave, « même dans le cadre d’un accord sur les otages ».
  • L’UE s’est dite « préoccupée » par le nouveau plan israélien, appelant Israël à la « retenue », et le chef de la diplomatie allemande a rejeté toute « occupation permanente », rappelant que « Gaza appartient aux Palestiniens ».
  • La défense civile de la bande Gaza a annoncé la mort de 19 personnes dans plusieurs frappes israéliennes dans le nord du territoire palestinien, précisant que des personnes disparues étaient toujours sous les décombres.
  • Israël, qui impose depuis plus de deux mois un blocus total à l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, a annoncé aux Nations unies son projet de distribuer de l’aide aux Gazaouis, de manière centralisée, dans des centres contrôlés par l’armée.
  • L’ONU a rejeté ce plan, dénonçant une « stratégie militaire » qui « viole les principes humanitaires fondamentaux », et estimant que certaines zones « resteront privées d’approvisionnement ». Le Hamas a accusé Israël d’utiliser l’aide humanitaire comme un moyen de « chantage politique » et de porter la responsabilité de « l’aggravation de la catastrophe humanitaire » dans la bande de Gaza.
  • Les Etats-Unis ont mené, lundi avant l’aube, de nouvelles frappes sur la capitale du Yémen, ont annoncé les rebelles houthistes, faisant état de 16 blessés. Ces derniers ont revendiqué un tir de missile, la veille, contre le principal aéroport international d’Israël.
  • L’Iran, qui a nié lundi toute assistance aux rebelles houthistes du Yémen, a accusé Benyamin Nétanyahou de vouloir entraîner les Etats-Unis dans une « catastrophe » au Moyen-Orient.

L’Iran accuse Benyamin Nétanyahou de vouloir entraîner les Etats-Unis dans une « catastrophe » au Moyen-Orient 

Le premier ministre israélien, Benyamin « Nétanyahou, tente de DICTER effrontément ce que le président [américain, Donald] Trump, peut et ne peut pas faire dans sa diplomatie avec l’Iran », a dénoncé le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghtchi, sur X, mettant Israël en garde contre toute tentative de guerre contre l’Iran.

L’Iran et les Etats-Unis ont lancé, depuis le 12 avril, des pourparlers sur le dossier du nucléaire iranien sous la médiation d’Oman. Le 27 avril, M. Nétanyahou avait appelé les Etats-Unis à un accord avec Téhéran privant l’Iran de toute capacité d’enrichissement d’uranium et l’empêchant de développer des missiles balistiques.

« Le monde a également appris comment Nétanyahou INTERVIENT directement auprès du gouvernement américain pour l’entraîner dans une autre catastrophe dans notre région », a ajouté le ministre des affaires étrangères iranien.

« Le soutien MORTEL au génocide de Nétanyahou à Gaza et la guerre menée au nom de Nétanyahou au Yémen n’ont RIEN apporté au peuple américain », a poursuivi M. Araghtchi, mettant en garde contre « TOUTE erreur à l’encontre de l’Iran ».

Des centaines de personnes ont manifesté, lundi, contre le gouvernement de Benyamin Nétanyahou avec un sit-in devant son bureau, à Jérusalem, avant d’être dispersés de force par la police israélienne.

Des manifestants contre le gouvernement israélien, devant le bureau de Benyamin Nétanyahou, à Jérusalem, le 5 mai 2025. Des manifestants contre le gouvernement israélien, devant le bureau de Benyamin Nétanyahou, à Jérusalem, le 5 mai 2025.
Les forces de sécurité israéliennes interviennent lors d’un sit-in devant le bureau de Benyamin Nétanyahou, à Jérusalem, le 5 mai 2025. Les forces de sécurité israéliennes interviennent lors d’un sit-in devant le bureau de Benyamin Nétanyahou, à Jérusalem, le 5 mai 2025.

Au moins douze Palestiniens tués dans des bombardements israéliens sur la bande de Gaza, selon WAFa

Huit Palestiniens ont été tués dans deux bombardements distincts sur Maan, au sud de Khan Younès, dans la bande de Gaza, et un dans une frappe d’artillerie au nord-est d’Al-Qarara, dans le même gouvernorat, a rapporté lundi l’agence de presse palestinienne WAFa. Une jeune fille a aussi été tuée dans le quartier de Chadjaya, dans l’est de la ville de Gaza.

Un jeune homme de 22 ans a aussi succombé à ses blessures après le bombardement, la veille, du camp de réfugiés de Nousseirat. Par ailleurs, l’agence annonce qu’un nourrisson de 4 mois est mort de malnutrition dans l’enclave palestinienne, où les organisations d’aide humanitaire font état depuis des semaines d’une situation humanitaire dramatique, notamment en raison des pénuries de biens de première nécessité.

Plus tôt lundi, la défense civile palestinienne avait déjà fait état de 19 morts dans le territoire palestinien, après une frappe israélienne au nord-ouest de la ville de Gaza et dans la ville de Beit Lahya.

Le plan israélien de distribution d’aide est « contraire aux principes humanitaires », estime le Conseil norvégien pour les réfugiés

Le projet du gouvernement israélien de distribuer de l’aide humanitaire à Gaza dans des centres contrôlés par l’armée est « fondamentalement contraire aux principes humanitaires », a déclaré lundi à l’Agence France-Presse (AFP) Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), une organisation non gouvernementale (ONG).

« Nous ne pouvons pas et ne voulons pas faire quelque chose qui est fondamentalement contraire aux principes humanitaires », a-t-il dit à l’AFP, soulignant que « les agences des Nations unies et tous les autres groupes humanitaires internationaux ont dit non à cette idée émanant du cabinet israélien et de l’armée israélienne ».

Selon le responsable de l’ONG norvégienne, le gouvernement israélien « veut militariser, manipuler et politiser l’aide en ne l’autorisant que dans quelques centres dans le sud [de la bande de Gaza], un système où les gens seront contrôlés et où il sera impossible d’agir ».

Cela « obligera les gens à se déplacer pour obtenir de l’aide, ce qui prolongera la famine parmi la population civile. Nous ne prendrons donc pas part à cela », a ajouté M. Egeland. « Si l’une des parties tente de contrôler, de manipuler et de rationner l’aide destinée aux civils de l’autre camp, cela va à l’encontre de toutes nos valeurs », a-t-il encore ajouté.

Le « plan qui nous est présenté signifie que de vastes zones de Gaza (…) resteront privées d’approvisionnement », a affirmé pour sa part le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

L’Union européenne, « préoccupée » par le nouveau plan israélien, appelle à la « retenue »

« L’Union européenne est préoccupée par l’extension prévue de l’opération des forces israéliennes à Gaza qui entraînera de nouvelles victimes et souffrances pour la population palestinienne. Nous exhortons Israël à faire preuve de la plus grande retenue », a déclaré Anouar El Anouni, un porte-parole de son service diplomatique, lors du point de presse quotidien de la Commission européenne.

« Gaza appartient aux Palestiniens », insiste Berlin, disant rejeter une « occupation permanente » de l’enclave par Israël

L’Allemagne a qualifié de « très inquiétants » les rapports faisant état de la volonté israélienne de « conquérir le nord de la bande de Gaza », après l’annonce par l’Etat hébreu de l’expansion de son offensive dans l’enclave, prévoyant la « conquête » du territoire palestinien. « Gaza appartient aux Palestiniens, et dans ce sens nous rejetons une occupation permanente », a insisté Sebastian Fischer, un porte-parole du ministère des affaires étrangères.

« Le G7 a déjà fait une déclaration claire en 2023, rejetant l’occupation, la colonisation et la réduction du territoire de Gaza, et soulignant également qu’aucune solution ne peut être imposée sans tenir compte de la volonté des Palestiniens », a-t-il ajouté.

M. Fischer a appelé toutes les parties à poursuivre sérieusement leurs efforts en faveur d’un cessez-le-feu, de la libération des otages et de la reprise de l’aide humanitaire.

« Nous prenons le contrôle de la bande de Gaza pour y rester », affirme le ministre des finances d’extrême droite israélien, Bezalel Smotrich

Le ministre des finances d’extrême droite israélien, Bezalel Smotrich, a déclaré qu’Israël ne se retirerait pas de la bande de Gaza, « même dans le cadre d’un accord sur les otages ». « Nous prenons le contrôle de la bande de Gaza pour y rester − plus d’entrées et de sorties. C’est une guerre pour la victoire », a annoncé M. Smotrich, qui s’exprimait à la conférence Besheva, à Jerusalem.

« Le seul moyen de libérer les otages est de vaincre le Hamas », a encore déclaré M. Smotrich, ajoutant que les manœuvres dans l’enclave visaient aussi à « prendre le contrôle de l’aide humanitaire, pour qu’elle n’approvisionne pas le Hamas ». « Nous voulons que nos soldats se battent contre un ennemi fatigué, affamé et épuisé, et pas face à un ennemi qui a de l’aide et des produits qui arrivent de l’extérieur de l’enclave », a-t-il insisté, alors qu’Israël veut mettre en place une distribution d’aide dans la bande de Gaza entièrement contrôlée par des services de sécurité israéliens.

M. Smotrich a aussi évoqué l’annexion de la bande de Gaza comme un objectif possible : « Une fois que nous occuperons la bande de Gaza, et que nous y restons, on peut commencer à se poser la question de la souveraineté. Je n’ai pas demandé à ce que cela soit inclus dans nos objectifs de guerre », a-t-il expliqué.

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